Denis Odorico

Le procédé Intraterra n’est pas du forage, il s’apparente à une technique de découpe de roche.

Le procédé Intraterra n’est pas du forage, il s’apparente à une technique de découpe de roche.

Denis  ODORICO, géologue et dirigeant de la société 2GH spécialisée dans l’étude géotechnique des sols, les forages et investigations géologiques. Il exerce depuis 44 ans le métier de géologue, dont 34 ans au sein de 2GH.

Dans notre métier d’étude des sols, nous réalisons à la fois des sondages et des forages.

Les sondages sont utilisés pour effectuer des essais géotechniques ou hydro géologiques, quantifier une ressource, tandis que les forages permettent l’utilisation ou l’exploitation du puits et de ce qu’on peut en remonter.

Le forage classique, tel qu’on l’entend, reste dans des petits diamètres entre 100 et 150 mm. Le sondage lui peut avoir des diamètres beaucoup plus importants, notamment pour quantifier une ressource.

Les forages peuvent aller très profond, les pétroliers vont par exemple jusqu’à 5 000 mètres, la géothermie en Alsace descend aussi à cette profondeur.

Ces forages partent en gros diamètre et se terminent dans des diamètres plus petits car on va télescoper au fur et à mesure en réduisant le diamètre avec des tubages de soutènement des terrains au dessus.

Les outils de découpe de la machine INTRATERRA tournent très vite tandis que la cloche tourne lentement. Alors qu’en forage classique, la couronne creuse en tournant entre 800 et 1000 tours par minute avec un système d’appui différent en fonction du type de roche traversée.

La principale difficulté d’un forage classique, c’est qu’on va travailler sur des horizons très différents, avec des failles, des fractures. Le risque est de coincer la couronne de forage. Comme on est dans une logique d’exploration profonde avec des coûts importants, des exigences de rendements élevés, on est obligés d’aller vite… au risque de coincer ou d’abimer des outils !

Pour aller vite on a certaines zones « en trou nu », sans soutènement provisoire. En général, c’est la mauvaise adéquation entre le terrain traversé et l’optimisation du tubage provisoire de soutènement qui est responsable d’une casse de couronne de forage.

Ce qui différencie la machine Intraterra d’un forage c’est la vitesse !

La technique Intraterra se rapproche d’une découpe de matériaux comme on le ferait dans la transformation de la roche en atelier. La machine ressemble à un outil cloche avec des disques diamants qui tournent sur une épaisseur relativement importante. La machine tourne lentement en maitrisant un appui léger.

Le fait qu’elle progresse doucement limite les risques de coincement puisqu’on va pouvoir observer en continu et avoir une réaction adaptée si la machine rencontre une difficulté.

Dans le granit, qui est très dur, a priori il n’y aura pas besoin d’étayer les puits. La bibliographie et les sondages nous donnent des indications importantes sur le sujet et notre expérience des carrières de granit au sein de 2GH nous apporte aussi un bon recul sur le sujet.

 

 


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